Waseem Akhtar, prisonnier et maire de Karachi
Un fait politique très peu commun s’est produit cette semaine dans la ville de Karachi au sud du Pakistan avec Waseem Akhtar. L’une des plus grandes villes vient d’élire son nouveau maire, un scrutin pas comme les autres, du fait que le maire élu est tout simplement un prisonnier.La ville portuaire pakistanaise de 20 millions sera donc bien dirigée depuis une prison .
Waseem Akhtar, c’est le nom du détenu qui a été investi à la tête de la municipalité de Karachi. Membre du MQM (Muttahida Quami Movement), le prisonnier vient de remporter le scrutin depuis sa cellule. Wassem Akhtar a notamment occupé les postes de ministre et de député dans le gouvernement pakistanais, ce dernier est incarcéré depuis juillet pour des dizaines de chefs d’accusation, parmi lesquels, soins à des détenus accusés de terrorisme ou encore incitation à l’émeute.
Le nouveau maire se dit prêt à diriger l’une des métropoles les plus densément peuplée au monde. Une gouvernance numérique, selon ses avocats, le nouveau maire a exigé l’installation d’un bureau en prison, à travers lequel il pourra effectuer des vidéo-conférences.
Ces derniers ajoutent que Wassem pourrait ainsi tenir les cinq années de son mandat.
Il faut dire que cette l’élection n’est pas le fruit du hasard.Le MQM est l’un des partis les plus populaires de la ville de Karachi. Waseem Akhtar était son candidat.
Un vote sous haute surveillance, c’est sous l’escorte policière et en voiture blindée que le nouveau maire s’est rendu au bureau de vote, déjà que son parti était quasiment assuré de remporter cette élection, compte tenu de sa notoriété dans la province du Sindh et dans la ville de Karachi. Au départ de cette élection, le Muttahida Quami Movement comptait dans ce scrutin 214 membres sur les 308 de l’électorat.
La métropole la plus peuplée du Pakistan, siège de la bourse et de la banque centrale du Pakistan est désormais dirigée depuis une prison, pas très surprenant, tant la ville porte la réputation de son taux important de criminalité.
Hervé Atangana