Séraphin Moundounga démissionne de ses fonctions

          Séraphin Moundounga, le ministre  de la justice, garde des sceaux et deuxième vice-Premier ministre du Gabon a annoncé sa démission. Séraphin Moundounga démissionne à la fois de ses fonctions de membre  du Parti démocratique gabonais, parti au pouvoir et de membre du gouvernement. Nul doute que cette décision survient suite à la situation de crise qui règne actuellement au Gabon.

Il est difficile en Afrique qu’un membre du gouvernement prenne l’initiative de la démission. C’est pourtant ce qui s’est passé au Gabon ce lundi 05 septembre 2016 dans l’après-midi. En effet personne ne s’attendait à la démission du ministre Séraphin Moundounga. Ce dernier étant très propre du président Ali Bongo.

Séraphin Moundounga, l'homme qui a dit non à Ali Bongo

Démission de Séraphin Moundounga

Les raisons de cette démission sont controversées à la fois par le pouvoir en place et l’opposition. Mais ce sont certainement les crises post électorales qui ont pesées dans la balance au moment où Séraphin Moundounga prend congé de son poste de ministre.

Ce dernier affirme que qu’il ne souhaite cautionner ni les violences, ni les morts qui font suite à la réélection du président Ali Bongo au pouvoir.

Suite à cette démission, le pouvoir en place n’a pas tardé à réagir. C’est par le biais de son porte-parole Alain Claude Bilie-By-Nze que le gouvernement a répondu à cette affaire. Pour ce dernier, il n’y a pas de doutes que Séraphin Moundounga est de mèche avec Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée Nationale, candidat à la dernière présidentielle et donc opposant à Ali Bongo.

 

Cette déclaration prend tout son sens lorsque l’on sait que Guy Nzouba Ndama est considéré comme le parrain politique de Séraphin Moundounga. Quant à l’opposition, elle applaudit cette défection, salue le courage de l’ex ministre et appelle à la grève générale pour « faire tomber le tyran ».

Même si le calme revient timidement dans tout le pays, la situation au Gabon est toujours sous tension. La démission de Séraphin Moundounga est certes louable, mais elle ne doit pas attiser les violences.  On ne peut qu’espérer un retour au calme au Gabon dans les prochains jours.

                                                                Clovis Mballa