Moustiquaire imprégnée : où en est la campagne au Cameroun?
Une campagne qu’on a appelé « chimio-prévention » est sur le point de remplacer les MILDA (moustiquaires imprégnées à longue durée d’action). Au mois d’août dernier, la lutte contre le paludisme a pris un autre visage dans la région du nord Cameroun ; cette campagne qu’on qualifie de nouvelle s’est terminée dans la ville de Poli. Cette méthode de prévention qu’on appelle « chimio prévention » consiste à faire boire à tous les enfants, âgés de 3 mois à 5 ans, deux antipaludéens, ce qui vient remplacer la moustiquaire imprégnée.
Cette campagne, qui intervient à un moment où le paludisme fait des ravages dans cette région du Cameroun est un pur hasard. Cette coïncidence montre que le paludisme est devenu un problème de santé majeur dans cette partie du pays. En effet, plus de 40% des consultations étaient provoquées par le paludisme et cette maladie a été la cause de 37,4% de décès parmi les personnes hospitalisées. Et le taux de mortalité parmi les enfants âgés de 03 mois à 05 ans est de 60% en hospitalisation.
Les chiffres de l’année en cours sur la prévalence du paludisme ne sont pas connus de l’unité régionale de la lutte contre le paludisme. Cependant les autorités en charge de la santé sont conscientes du fait que le problème du paludisme dans la partie septentrionale du Cameroun est très inquiétant.
Environ 2 millions de moustiquaires imprégnées ont été remises aux familles depuis 2010 dans la région du Nord. Grâce au MILDA, on estime que 100% de personnes ont été protégées du paludisme. Puisque tous les ans pendant la saison des pluies les maladies se multiplient. La nouvelle méthode de prévention, qui a fait ses preuves en zone sahélienne, semble prouver que l’utilisation du moustiquaire imprégnée n’a pas été satisfaisante.
Mbou Sop Yann Cyrille.