Luc Tiao, l’ex-Premier ministre du Burkina a été incarcéré
L’ex-Premier ministre burkinabé Luc Tiao a été inculpé après son audition vendredi 16 septembre dernier. Après son retour d’exil à Abidjan, le Premier ministre de l’ère Compaoré a été entendu mardi 13 septembre.
Il a été entretenu par les enquêteurs à Ouagadougou, avant d’être placé sous mandat de dépôt et inculpé pour « assassinat ».
L’ex-Premier ministre Luc-Adolphe Tiao a été inculpé et déféré à la maison de correction d’Ouagadougou, une inculpation qui intervient à la suite des auditions de plusieurs ministres burkinabé sur le sujet de l’insurrection populaire. De nombreux chefs d’accusation pèsent contre l’ancien chef du gouvernement . Selon le procureur de la Haute Cour de justice, il est notamment accusé de coups et blessures volontaires, de complicité de coups et blessures involontaires, d’assassinat et de complicité d’assassinat. De surcroit, Luc Adolphe Tiao aurait signé une réquisition spéciale autorisant l’usage de la force et des armes, aux forces de l’ordre pour le maintien de l’ordre.
L’inculpation de Luc-Adolphe Tiao constitue la première sanction du genre dans le cas des 33 personnes tuées selon le bilan officiel, pendant les manifestations anti-Compaoré d’octobre 2014, un soulèvement qui avait conduit à la chute du régime. Revenu de son exil en Côte d’Ivoire après convocation de la gendarmerie burkinabé dans le cadre de la commission rogatoire de la Haute Cour de justice pour son rôle dans le soulèvement populaire, l’ex-Premier ministre a été écroué peu après son audition.
Le Burkina-Faso vient de se faire dans cette affaire ,ce que Rfi appelle ‘‘un grand prisonnier politique’’. Notamment pour le parti de Blaise Compaoré, pour qui l’incarcération de Luc-Adolphe Tiao est une très grande douleur. Selon Alpha Yago, responsable du mouvement associatif au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès, cette arrestation ne contribuera pas à l’apaisement du climat social, faisant de l’ex-Premier ministre ‘‘un grand prisonnier politique’’.
Une arrestation qui a suscité de nombreuses réactions dont celle de Juliette Bonkoungou, membre du haut conseil du CDP, elle s’est dite très attristée par cette nouvelle. Et garde notamment en tête qu’ « en tant que juriste, je sais qu’inculpation ne veut pas dire culpabilité » encore que pour cette dernière, c’est une preuve de courage pour Luc Tiao qui est revenu de son exil pour affronter son destin.
Hervé Atangana