Enseignant vacataire, le marginalisé du système
Au Cameroun, il y a un manque criarde des enseignants sortis des écoles normales supérieures; pour ne pas dire des enseignants fonctionnaires. Cette situation lamentable oblige les chefs d’établissement à recruter ces jeunes (vacataires) formés dans les universités et dans certains instituts privés. On se rend même compte que c’est le personnel d’ enseignant vacataire qui donne sens à nos lycées et collèges car sur un effectif de 20 enseignants par exemple, surtout dans les établissements des zones rurales, on se retrouve généralement avec en moyenne 15 enseignants vacataires. Ces derniers fournissent quasiment le même effort que les enseignants dits d’Etat. Cependant, les prérogatives qu’on leur accorde sont-elles à la hauteur du travail qu’ils fournissent? Probablement pas. À la vérité, parce qu’ils n’ont pas eu le privilège d’intégrer ces grandes institutions qui délivrent le sésame ouvrant les portes de la fonction publique, ceux-ci sont un tout petit peu lésés. Nous en voulons pour preuve le salaire qui leur est alloué: Non seulement c’est un salaire de catéchiste mais surtout il est généralement, dans les cas extrêmes, payé à contre temps et parfois à contrecœur par ces dirigeants qui font la pluie et le beau temps dans nos institutions secondaires. Tenez par exemple: le fonctionnaire va à la caisse à partir du 22 pourtant le vacataire doit attendre jusqu’au 10 du mois suivant et parfois même plus pour entrer en possession de ce salaire qui frise le « néant ». Et ce n’est pas tout !
Le personnel vacataire n’a pas une assurance; il occupe une position précaire. Car il suffit qu’on affecte un enseignant formé, et spécialiste d’une discipline quelconque pour que le vacataire qui, jadis était à la charge de cette discipline soit remercié impitoyablement. Et comme si ça ne suffisait pas, Certains de nos lycées n’honorent pas les termes du contrat. C’est ainsi qu’au lieu de 9 mois, certains enseignants vacataires perçoivent 8 et même 7 mois de salaire! 7, 8 ou 9 mois se sont écoulés, et le robinet est fermé! Que va faire le personnel vacataire durant ces mois dédiés aux vacances? Cette question taraude les esprits et soulèvent les polémiques. Et plus grave encore, aujourd’hui, le vacataire est au fur et à mesure écarté des examens officiels!
Faut-il donc conclure que l’enseignant vacataire reste et demeurera un laissé-pour-compte? À voir…….
Chronique de Fedoung P. Romuald