Dilma Roussef : vers une destitution de la présidente du Brésil
Le sénat brésilien s’est prononcé mercredi le 10 août 2016 sur le cas de la Présidente de la République brésilienne Dilma Roussef. Les sénateurs ont voté favorablement pour le procès en destitution de Dilma Roussef . Cette destitution ne pourra être définitive qu’après les jeux olympiques de Rio.
Quinze heures, c’est le temps qu’il a fallu aux représentants de la chambre haute du parlement brésilien pour effectuer leurs votes. Par un vote à la majorité absolue, que 59 des 80 sénateurs brésiliens ont été favorables à la tenue du procès à destitution de Dilma Roussef.
C’est depuis le 12 mai que la président brésilienne est suspendue pour avoir maquillé des comptes publics avant son élection il y’a deux ans ; les faits s’étant passés dans un contexte de grande corruption de la classe politique brésilienne. Pour le moment, l’intérim est assuré par le vice-président et rival de Dilma Roussef, Michel Timer.
Cette séance fait suite à celle du jeudi 4 août 2016, qui avait vu se réunir une commission spéciale de sénateurs. Un premier scrutin non contraignant contre la présidente Dilma Roussef qui présentait déjà le prologue d’un résultat inéluctable, 14 sénateurs avaient exprimé un vote « pour » et juste 5 « contre ». Au grand bonheur des adversaires de la présidente qui n’avaient besoin que d’un vote à la majorité simple.
Cette situation a entraîné l’isolation de la présidente tant du monde politique que de son propre parti. Dilma Roussef s’est exprimée en dénonçant un « coup d’Etat institutionnel » induit par le vice-président et l’opposition à son parti. Au finish, on ne peut qu’attendre l’échéance du 25 août 2016, 4 jours après la fin des jeux olympiques pour être fixé sur le sort de la présidente brésilienne qui semble déjà scellé. Le procès aura donc la particularité de se dérouler devant les membres du sénat et présidé par le président du tribunal suprême Ricardo Lewandowski . Il faut la majorité des deux tiers des sénateurs pour que la destitution soit prononcée. Cette destitution qui se dessine représentera pour les brésiliens la fin de 13 ans au pourvoir pour le parti de Dilma Roussef.
Hervé Atangana