Naira : dévaluation avantageuse pour le Cameroun

 

Le Naira chute de 30% par rapport au dollar

Dévaluation du Naira

Le naira a été dévalué par les autorités nigérianes. Le 20 juin 2016, le Naira perdait donc de son pouvoir sur les marchés tant nationaux qu’internationaux. Le Cameroun,un de ses partenaires commerciaux entend bien profiter de cette situation.

Une dévaluation de la monnaie dans le pays qui représente la première puissance économique du continent africain, constitue forcement une aubaine pour les pays qui sont  ses partenaires commerciaux. Le Cameroun ne manque donc pas d’en profiter. Malgré la menace que constitue le groupe Boko Haram pour l’économie entre le Cameroun et le Nigéria, on note néanmoins un flux important dans les échanges entre les deux pays. Echanges qui pourraient s’accentuer après ce phénomène. Notons qu’un naira qui s’échangeait avant à 2.08FCFA a chuté aujourd’hui à 1.4FCFA.

Aujourd’hui le Nigeria représente le deuxième fournisseur du Cameroun en termes d’importations. Il est devancé dans ce classement par la chine. Des statistiques du Ministère Camerounais des Finances ont évalué à 13.8 et 17.9% les importations du Cameroun respectivement en 2013 et 2014 en provenance du Nigéria. Statistiques qui au vu de la situation pourraient considérablement évoluer.

Quand on sait qu’économiquement, une dévaluation de la monnaie entraîne une baisse de son pouvoir d’achat dans les pays étrangers, mais l’effet inverse pour les monnaies étrangères dans le pays considéré. Le Cameroun pourrait donc progressivement augmenter de ce fait ses importations en provenance du Nigéria. Cependant, il est important de relever que les deux pays sont partenaires commerciaux, bien qu’avec quelques échanges non équilibrés. La baisse du pouvoir d’achat de la monnaie nigériane entraînera donc forcement une baisse des exportations du Cameroun vers le Nigéria. La monnaie nigériane ne pouvant plus acheter les mêmes quantités de biens.

Mais encore, cela pourrait s’avérer être une bonne chose pour l’économie nigériane en un mot augmenter la marge brute des produits exportés pour compenser le déficit lié à la dévaluation de la monnaie nationale. Mais serait-ce suffisant pour garder le niveau des échanges avec tous les Etats de la sous-région. Cela reste à voir.

 

Hervé Atangana