Bus et population inquiète au Cameroun
À l’occasion de la CAN féminine qui se déroulera dans quelques mois sur le territoire camerounais, plusieurs changements dont l’achat de bus, ont été opérés, et ce à tous les niveaux.Il y a tout d’abord l’élaboration d’une nouvelle méthode d’adressage. Ensuite, un communiqué signé Gilbert Tsimi Evouna avertissait les populations de futurs travaux d’avalements.
En effet, Le Jour édition du 12 août dernier précise que « ces travaux consistent notamment à (re)peindre les murs d’édifices soit de la couleur jaune ocre, soit de la blanche et ce, avant septembre prochain». Outre cela le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé rappelle aux habitants riverains de la voie publique qu’il leur est interdit de sécher le linge sur les façades principales des maisons.
Étant actuellement en saison de pluie, certains se sont plaints car considérant le séchage à l’intérieur de domicile impossible. Pourtant, un autre changement a vu le jour. Un communiqué rendu public récemment annonçait aux populations la signature d’un contrat entre le ministre des Transports, et le Portugais Irmaos Mota pour la fourniture de 150 autobus de luxe et de terminaux bus ultra modernes. Parmi eux, 140 seront dédiés au transport urbain tandis que 10 autres seront mis au service des équipes de la CAN féminine.
Avec une capacité de 39 places assises et 52 debout, ils bénéficieront également de 26 terminaux bus équipés de toilettes, de kiosques à journaux et des points de billetteries pour les tickets et abonnements. Le ticket étant fixé à 200 FCFA, les premiers bus seront disponibles dès octobre tandis que les autres suivront quelques temps après.
La phrase qui choque la voici : « Cet investissement sera essentiellement supporté par le partenaire portugais à la hauteur de 17 milliards de FCFA pour une durée d’exploitation contractuelle de 10 ans. Même si le gouvernement camerounais détiendra une part symbolique du capital ne dépassant pas les 10% », déclaration d’Edgar Alain Mebe Ngo’o.
Le premier souci qui vient à la tête des Camerounais est le tenace problème du mauvais état des routes. « On n’arrive pas à arranger nos routes mais on veut seulement acheter les bus. Ça veut dire quoi ça ? » s’exclame une citoyenne. Il y a quelques mois encore, un communiqué informait du prochain montage d’automobiles sur le sol camerounais. Les populations sont sidérées, car ne voyant pas de réelles bénéfices en soit, mais plutôt la poursuite de choses peu essentielles. Il va sans ignorer que les routes de Douala sont sérieusement endommagées par les inondations sans parler de Yaoundé et Limbe qui sont pourtant les principales bénéficiaires de ces bus high-tech.
Pire encore, se pose le problème de l’endettement continu. Récemment une information révélait que le Cameroun est le deuxième bénéficiaire des relations avec la Chine. Le montant des investissements s’élevant à plusieurs milliards de FCFA, l’endettement s’accumulant au fil du temps inquiète sérieusement.
Assurément, cette façon de faire aura des conséquences tant sur notre économie que sur notre liberté. Où allons-nous? Voilà la question qu’on devrait tous se poser.
Dona Belibi