Mali : manifestation à Bamako, la capitale
La principale ville du Mali a connu des manifestations violentes mercredi dernier.Un bilan donné par le chargé de communication du ministère de la santé, Ibrahim Famakan Coulibaly, fait état d’un mort et onze blessés dont trois graves après l’affrontement.
Il a fallu alors que la ministre de la santé, le docteur Marie Madeleine Togo, ordonne un plan blanc. À cet effet, tous les médecins spécialistes ont été mobilisés question de prendre en charge les victimes de cette manifestation qui ont été internés à l’hôpital Gabriel-Touré de Bamako.
Le drame qui s’est tenu devant le tribunal du quartier de Lafia Bougou a été violemment réprimé par la police. De fait, une foule estimée à 500 personnes réclamait la libération d’un blogueur réputé pour sa critique envers le gouvernement. Il avait été arrêté sans motif particulier. La police de la république du Mali a tenté de déjouer les manifestants, sans sommation. La foule, essentiellement des jeunes, a ensuite rendu impraticable de nombreuses rues aux encablures du tribunal, allumé des feux à l’aide de palettes et de pneus de véhicules.
C’est après les gaz lacrymogènes, et les tirs à balles réelles en l’air que, la manifestation est alors montée d’un cran. Les voitures des forces de l’ordre défilaient, tantôt à vive allure dans les rues, slalomant entre les barricades, tantôt très doucement pour permettre aux policiers de jeter des gaz. Il était difficile de faire une distinction entre les manifestants et habitants. Les policiers ont même gazé à l’intérieur d’une boutique de couture, ainsi que sur des passants.
Des victimes de cette violente manifestation étaient évacuées sur des motos, notamment un jeune avec un bandage de fortune imbibé de sang autour du crâne. Certaines personnes brandissaient des étuis de balles, ramassées sur la route.
Il faut attendre pour savoir si cette manifestation fera pression pour la libération du chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily.
Lionel Mingue